It's Showtime !

Dimanche 1er Avril

Ce matin je me suis levée à 7 heures en me demandant si j'allais avoir le temps de me mettre un kimono pour aller à Zesto Oike pour rejoindre tout le monde pour la présentation de kimono. En fin de compte, j'ai préféré soigner mon maquillage et y aller en pantalon, car de toute façon une fois sur place j'allais devoir presque tout enlever pour enfile le furisode que Sumiko sensei allait apporter pour moi. Une fois dans le bus vers 8h50, j'ai écouté mes cours de japonais sur mon iPhone en attendant d'arriver à Shijo Kawaramachi. Je suis entrée dans le long tunnel de Taramachi et ai découvert une autre facette de cette rue commerçante qui est d'habitude très peuplée. Les magasins ouvrent assez tard au Japon pour compenser leur heure de fermeture tardive, et seuls les vendeurs et vendeuses étaient présents ; ils balayaient et arrosaient le palier de leur magasin et ôtaient les protections en bois des vitrines. Je marchait d'un pas rapide car je voulais arriver le plus tôt possible ne sachant pas combien de temps j'allais mettre à m'habiller. J'ai retrouvé l'endroit sans problème et me suis rendue au lieu où nous avions répété la danse le jeudi précédent...mais il n'y avait encore personne...étrange. Tous les magasins de centre commercial étant fermés, j'étais seule dans le grand hall. Heureusement j'ai reconnu une des femmes de jeudi que je me suis empressée de suivre. Elle s'est engouffrée dans une salle par une petite porte métallique. Je l'ai suivie et ai découvert une grande pièce qui devait être un magasin de vêtement. Il était complétement vide, il y avait juste les affaire de Sumiko san. Elle avait installé au sol des rideaux plastifiés aux motifs des années 70 sur lesquels on pouvait marcher qu'avec nos chaussettes. Les japonais comptent beaucoup sur ce principe de garder des endroits propres pour y poser leurs affaires. Après avoir salué tout le monde, j'ai ôté mes basket et suis montée sur les rideaux. Sumiko san y avait déjà posé plusieurs housses à kimono. J'ai posé mon furoshiki avec mes affaires dans un petit coin puis ai commencé à me déshabiller pour enfiler la sorte de chemise de nuit très fine en deux parties qui sert de sous vêtements de kimono (la même qu'au studio de maiko henshin).Sumiko san m'a faite asseoir sur une chaise devant un miroir pour essayer de me coiffer de façon japonaise "nihongami". Elle a appliqué de la mousse coiffante sur mes mèches de cheveux, y a ajouté des ketabo (amas de faux cheveux pour donner du volume) et a attaché le tout avec une dizaine de barrettes et élastiques. J'aimais beaucoup le résultat qui donnait à mon visage une allure beaucoup plus japonaise ! Elle m'a ensuite montré des gros sacs contenant plein de kanzashi en me disant de choisir ce qui me plaisait le plus pendant qu'elle habillait une des filles du groupe. J'ai ouvert les boites en plastique et y ai découvert une grande variété de décorations pour cheveux : des fleurs artificielles, des peignes laqués, des pics à cheveux...des kanzashi assez modernes par rapport à ce que j'aime. Au fond d'un des sac, j'ai trouvé une petite boite en carton avec un couvercle recouvert de papier de riz rouge assez joli. Je l'ai ouvert pour y trouver un joli kanzashi avec trois fleurs métalliques argentées au pistil représenté par une perle orange. Trois petites chaines fines pendaient de ce joli petit bouquet. Je l'ai mis de coté puis suis retournée sur les rideaux au sol pour commencer à m'habiller.

Sumiko san m'a ensuite donné la housse contenant mon set de kimono avec le furisode, le juban, le obi et l'obiage et obijime. J'allais porter un furisode de couleur orange avec des fleurs et des instruments de musique. J'ai enfilé mon juban sans soucis puis Sumiko qui était en train d'attacher un obi m'a demandé si je comptais mettre moi même le furisode...Je voulais bien mais je savais que si elle le faisait, ça serait beaucoup plus net...J'avais quelques scrupules au départ me disant qu'elle avait beaucoup à faire, mais au final toutes les filles se sont faites habillées, donc bon...

Après m'avoir préparée, elle s'est occupé des autres filles pendant que je suis allée me chercher un petit sandwich histoire de pas avoir trop faim. Une fois que tout le monde était habillé (vers midi) nous sommes allées nous cacher derrière les paravents dorés qui décoraient à présent le grand hall. Il y avait un courant d'air très froid qui venait geler nos nuques découvertes et je sautillais sur place pour me réchauffer un peu. Nous avons répété deux ou trois fois alors qu'il n'y avait encore personne sur les sièges afin d'être au point pour le spectacle de 15 heures.

Après une bonne partie de rigolade devant les regards des passants aux regards ahuris, nous nous sommes séparées pour aller manger un bout. J'avais déjà mangé mais j'ai tout de même pris un dessert : un parfait au chocolat ! :p J'étais fière de porter un furisode sachant que je n'aurais pas l'occasion d'en reporter un car on ne porte les furisode que pour des grandes occasions comme un mariage ou une grosse fête d'anniversaire. Je faisais des tout petits pas toujours les pieds en dedans pour être plus féminine.

A 14h30 nous nous sommes à nous rassemblées derrière les paravents pour une vérification de dernière minute avant le spectacle. Le public était en place et la personne à la régie à lancé la musique. Sumiko san s'est avancée sur la scène pour commencer la présentation. Nous avons effectué les déplacements et les petites danses bien mises au point jeudi. J'ai commis quelques erreurs dans une des chorégraphies, mais pas évident quand on est devant avec aucun repère ! J'ai essayé de sourire tout au long du spectacle mais je ne suis pas sure d'y être arrivée vu mon trac habituel devant du monde. Après le show et plein de photos, Sumiko a installé un petit stand d'habillage pour les spectateurs. Quelques personnes se sont laissées tenter et nous avons pris des photos d'elles en souvenir. J'ai rencontré un japonais graphiste nommé Kousuke qui accompagnait une des filles en kimono de mariage et il a essayé à plusieurs reprises de me parler un peu en japonais et en anglais. Il m'a montré ses travaux et j'ai été impressionnée par l'esthétique de ses illustrations. Si il me recontacte comme il me l'a dit, je ferai suivre son site.

Il nous a aussi fait des tours de magie avec des cartes qui étaient vraiment bluffants !!

J'ai vraiment passé une super journée même si à 17h j'avais bien mal au dos. J'ai rencontré des personnes vraiment adorables qui ont été patientes avec moi et mon niveau médiocre en japonais. Vu que certaines des filles allaient accompagner Sumiko san à Paris, je leur ai donné quelques bonnes adresses pour manger, elles étaient toutes contentes.J'espère sincèrement qu'elles profiteront bien en France même si je crains le choc culturel car en France nous ne sommes pas aussi respectueux que les Japonais...ça risque de ne pas être très facile pour elles...Mais je les ai bien prévenues donc elles n'auront pas de mauvaise surprise !

Après le spectacle nous nous sommes changées et avons du tout ranger. Il y avait vraiment beaucoup d'affaires à replier et remballer dans les valises. Une fois tout ceci terminé, nous sommes allés boire un thé pour parler un peu avant de se séparer. J'ai enfin pu rentrer à la maison pour 20h et le diner m'attendait. Ce soir : Okonomiyaki et tofu frais.

Demain journée à la maison pour me poser un peu.